Née
le 22 mars 1974 à Koumantou dans le cercle de Bougouni. Batoma
de son vrai nom Kinzé Diallo est d’ethnie Peulh. D’un
père cultivateur et d’une mère ménagère,
elle n’aura pas la chance d’aller à l’école
ce qui sera supplée par une éducation de proximité
par sa mère Dagatio Koné. Il est difficile de parler de
l’artiste "Batos" comme elle aime souvent se faire appeler
sans s’arrêter sur sa mère. En effet cette brave
femme est et demeure une cantatrice qui fait et continue de faire la
gloire de la musique du terroir. Musique du reste à la traîne
pendant longtemps et renfermant de réelles potentialités
inexplorés. revenant donc à notre artiste, Batoma a grandi
dans les ombres de sa mère tant sur la place publique lors des
séances de "BARRY" (folklore très prisé
du coin) que celles du "GUITA" ou du "BOTI". Ainsi
elle a appris et bien appris car à peine la décennie de
sa vie atteinte elle participera en tant que soliste de la troupe artistique
de Koumantou à Bougouni en 1987-88 et 1989. Hélas elle
va interrompe cette carrière à peine commencée
car la musique est plus un passe-temps qu’un emploi. Cependant
accrocheuse qu’elle est et ce malgré son jeune âge
elle tente d’organiser ses petites camarades pour chanter et danser
au clair de l’une et surtout pour accompagner les différents
folklores. C’est ainsi qu’elle débarque à
Bamako chez son beau frère sur demande de l’arrangeur,
violoniste Aliou Traoré professeur à l’Institut
National des Arts. Alors commencent de longues séances d’écoute
puis de répétitions pour enfin monter la maquette du présent
album qui constitue son tout premier. A majorité puisés
du folklore de Koumantou avec des variations rythmiques pour en donner
une dimension Nationale voire internationale. Les chants sont au nombre
de sept et développent des thèmes comme la reconnaissance
du bienfait , le dévouement pour la patrie ou autre hymne à
la femme en tant que fondement du développement. les chants accompagnés
essentiellement par le violon, le N’goni et le Balafon.
Les titres
BAGNONGO:(ou
jalousie des femmes) Ici c’est une critique de la jalousie stérile
des femmes qui conduit souvent à des scènes de vantardises
inutiles.
DENI WILI KA DONKE:(levez-vous pour danser) est une invitation à
tous de se lever pour danser. A travers cette invitation l’artiste
assume son appartenance et vit son état de Malienne. Ainsi elle
se prête à accompagner ses compatriotes partout où
ils iront pour être leur porte-parole.
NI SIRANNA JEN YE: (j’ai peur du monde) ici l’artiste développe
le thème de l’inconstance de la nature humaine. L’homme
apparaît comme un inconnu en développant cette philosophie
elle consacre un acte de reconnaissance à un homme qui l’a
aidée chaque fois qu’elle s’est trouvée confrontée
à des problèmes ou sentie être délaissée
par tous.
FASO DEN KULU:( L’ensemble des compatriotes) est une invitation
à travailler la nation Malienne) patrie pour promouvoir un lendemain
meilleur car l’extérieur ne s’aurait être le
substitut de la Mère patrie.
SA JURULE: (ou le parasite) une prière pour que nul ne soit dépendant,
donc une reconnaissance implicite du caractère cruel de la mort
car elle seule provoque la dépendance
KALABAGA: (maître) u ne dédicace à l’arrangeur
Aliou Traoré et tous les instrumentistes qui ont contribués
à la réalisation de cet album.
DENWOLOMUSOW: Une invitation à proscrire la médisance,
les attaques verbales dans le dos et les préjugés, tous
des vices propices à la destruction des rapports humains
Comme on
le constate Batoma se démarque du « griotisme » pour
s’adonner à des conseils pratiques dans sa conception du
monde elle est convaincue que le bienfait ne se perd jamais et que l’homme
n’a pas besoin du mal pour vivre.
Interview
B.S.D:
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs?
Batoma Diallo (B.D): Je m’appelle Kinzé Diallo, je suis
artiste chanteuse. Je viens du cercle de Bougouni (sud Mali) précisément
de Koumantou.
B.S.D: Comment êtes vous devenu musicienne?
B.D: D’abord grâce à la famille à travers
mon oncle et ma mère qui font de la musique dans les différentes
manifestations de village. Ce qui m’a beaucoup influencé
et j’ai fini par prendre goût à la musique, j’ai
donc décidé de l’exercer, quoi de plus normal.
B.S.D: Depuis combien de temps faites vous de la musique?
B.D: En réalité, j’ai commencé à chanter
dès mon enfance, mais ce n’est que tout récemment
que j’ai décidé d’en faire mon métier.
BS.DÊ: Comment expliquez vous ce choix?
B.D: Cela émane du coeur, c’est par amour de la musique,
le plaisir de chanter, sans oublier que la musique est avant tout un
métier comme les autres, un métier qui a ses avantages.
En effet, c’est une forme d’expression qui permet de véhiculer
ses pensées et de faire valoir ses talents. Tous ces différents
aspects ont de l’importances pour moi.
B.S.D: Avez-vous rencontré des problèmes au cours de votre
apprentissage musical?
B.D: Des problèmes oui, mais avec le concours des bonnes volontés
qui m’ont aidées, j’ai pu surmonter tous les mots.
Mais force est de reconnaître que la musique demande beaucoup
d’efforts et de sacrifices.
B.S.D: Vous venez de signer avec MALI K7 S.A. pour votre toute première
cassette, peut-on savoir pourquoi?
B.D:Ce choix vient de M Alou Traore mon manager qui connaît très
bien notre domaine ,tout ce que je peut dire à propos c'est qu'il
a trouvé en MALI K7 S.A la capacité et la
confiance nécessaire pour assurer la production, la bonne distribution
et surtout la promotion qui est capitale pour une artiste débutante
que je suis.
B.S.D: Dagadjo Koné, c'est le titre de votre album, peut-on savoir
pourquoi?
B.D :C'est l'un des morceaux de l'album que j'ai voulu dédié
aux femmes à travers ma propre maman qui s'appelle Dagadjo kone
c'est en quelque sorte un hommage que je rends à elle.
B.S.D: votre musique ressemble beaucoup à celle du Wassoulou,
est ce que je me trompe?
B.D: Pas tout à fait, moi je puise ma musique dans le terroir
de Bougouni, mais néanmoins il existe bien de nuances car une
partie de Bougouni fait partie intégrante du Wassoulou C'est
presque le même dialecte
B.S.D: Quels sont les messages de cette cassette?
B.D: Je parle un peu de tout: la mort, les femmes ,la patrie, la réconnaissance
de biens faits, bref je parle d'actualité.
B.S.D:
Quels sont les instruments que vous utilisez?
B.D: le violon, le n'goni, le karian, le yabara, le balafon, le djembe,
la guitare sont les instruments qui interviennent dans ma musique.
B.S.D: Avec cet album quels sont vos objectifs?
B.D: j'ambitionne de devenir une vedette un jour, pour ce faire cet
album constitue un premier pas. Pour l'instant je suis en quête
de confirmation au plan national. Si cette cassette plaît au public
cela m'encouragera d'avantage, car il reste beaucoup à faire.
B.S.D: Votre album a été enrégistré au Studio
Bogolan de MALI.K7 S.A, comment trouvez-vous le Studio?
B.D: Je le trouve excellent, je n'ai pas eut à me plaindre, j'ai
un bon son et j'en suis très satisfait.
B.S.D: Enfin, avez vous une phrase pour conclure cette interview?
B.D: Je salue tout le monde, j'invite également tous les Maliens
à découvrir cet album et à MALI K7 S.A tous mes
remerciements. |