Boukadary
Coulibaly
est originaire de Kéké, à 19 km de Djénné.
Marié et père d’un enfant, l’itinéraire
artistique de notre Boukadary ressemble à un parcours du combattant.
Face à l’hostilité de ses parents qui n’entendaient
pas le laisser jouer à son instrument favori, le jurukelen (genre
de guitare à une corde). En 1981 il décide d’aller
monnayer ses compétences de tisserand à Mopti. Après
Mopti il part pour Lagos (Nigéria) ou il pratique divers petits
métiers avant de rallier la Côte d’Ivoire. Là,
il est engagé comme manœuvre dans les plantations de café
et de cacao. C’est durant ce séjour qu’il fabrique
son premier instrument le dan.
D’après
Boukadary, le dan est un instrument mythique légué par
les esprits (diables) depuis la nuit des temps. Il a six cordes et six
manches, il est joué pour accueillir les aventuriers sur la place
publique. Ceci ont pour devoir de relater à l’assistance
les péripéties de leur séjour à l’étranger.
En
1988, Boukadary rentre au Mali et commence une carrière musicale.
Il sillonne toute la région de Mopti avec son instrument de prédilection.
Désormais, seul dépositaire de cet instrument après
la retraite anticipée de ses maîtres Ali Coulibaly et Koronbali,
Boukadary a eu l’idée géniale d’adjoindre
d’autres instruments au dan qui habituellement se joue en solo.
L’élégance de Alou Coulibaly qui caresse la calebasse,
les envolés de guitare de Moussa Koné, la discrétion
de Mamah Diabaté qui égrène le n’goni et
le bara doundoun de Moussa Boiré qui donne le rythme à
la chanson, font du dan foli une musique très raffinée
Sa
voix pleine et grave donne à sa musique tout son charme. Les
titres tounga, kaïssa, Möti et autres vous permettront de
découvrir et de savourer ce genre fait d’un mélange
réussi.
Ce bluesmaker polyglotte de Djénné est sur les traces
de Ali Farka Touré.
Black
J, le Magnifique
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