Minata Kouyaté

 

MINATA KOUYATE, ARTISTE
La dauphine de la diva


Prétendante sérieuse au titre de meilleure révélation féminine de la musique malienne de cette année 2003, Minata Kouyaté aspire également à être une tête d’affiche de l’écurie "Akom Production" de la sublime Amy Koïta. Une aspiration profondément ressentie dans son premier album bientôt disponible sur le marché.

Les révélations ne manquent plus pour la très admirée musique malienne.
Et parmi celles qui sont promises à une belle carrière, il ne faut pas écarter Minata Kouyaté. Pas à cause de sa beauté de sirène, mais parce qu’elle a un talent réel. Un savoir-faire que ce qui ont eu le privilège de déguster son coup d’essai avant sa sortie prochaine ont vite déceler. Cet album de huit titres, qui attend toujours qu’elle lui donne un titre générique (elle hésite entre Djéliya et Ayé Namin), parle des griots, de leur rôle dans la communauté et dans la société.
Les fléaux sociaux comme la jalousie, l’hypocrisie… n’échappent pas au regard critique de celle qui n’est pas du tout tendre avec les "kamalenbaw" (don juan). En attendant de savourer Djéliya, Ayé Namin, les jeunes, les animateurs de la bande FM et les Dj des discothèques ont jeté leur dévolu sur Dambé et surtout Mogoya. C’est sur ce morceau qu’on découvre toute la plénitude du talent de la star en herbe. Sa beauté vocale y est très perceptible avec un arrangement qui fait la part belle aux jeunes branchés.
Comme beaucoup de filles qui nourrissent le même rêve qu’elle, la musique est avant tout une passion d’enfance de la très séduisante Minata. "Lorsque j’étais enfant, je passais la journée à entonner les succès de l’époque. J’accompagnais souvent ma mère au marché et je chantais les louanges des femmes qui me donnaient des condiments", se souvient-elle.
C’est sa petite histoire à elle. Naître dans une famille Kouyaté ne fait pas forcement d’un enfant un artiste ou une cantatrice.
La preuve, "je suis la seule à chanter dans ma famille", témoigne Minata. Et petit à petit, elle a pris conscience de ses atouts et elle a pu les canaliser. Le rêve se joint à la passion pour nourrir l’ambition d’une carrière artistique. D’abord sous la protection de sa tante Mme Kouyaté Amy Diabaté. Elle rejoint ensuite la diva de Badougou-Djoliba, Amy Koïta, qui la guide vers la réalisation de son destin. Choriste de talent, courageuse et persévérante, Minata n’a jamais voulu sauter les étapes.
Elle s’est réellement donnée le temps de se forger une voix, un style et une personnalité. "J’ai constaté que beaucoup de talents sont brisés parce que les jeunes se sont précipités sur la scène sans y être préparés. J’ai voulu d’abord raffermir mes connaissances avant d’essayer de voler de mes propres ailes. Je n’étais pas pressée". Pas surprenant de la part d’une boule d’énergie armée de la patience et de la sérénité d’une coureuse de fond.

Et lorsque la marraine s’est rendue compte que sa pouliche était mûre pour s’aligner dans l’arène musicale, elle n’a pas hésité à lui donner les moyens de mettre en pratique ses connaissances. "Maintenant je me sens prête à donner ma vision sur les maux, à faire prévaloir mes convictions et mes qualités. J’ai décidé alors de sortir un premier album", explique la belle-fille d’Amy Koïta. En effet, Minata est la douce épouse d’un des fils de la grande star qui se bat aujourd’hui pour donner aux jeunes les moyens d’expression de leur talent. Elle n’a pas eu tort. La richesse de ses compositions témoigne de sa maturité.
Et comme cérise sur le gâteau, l’ex-lycéenne vient de décrocher le diplôme de musique de l’Institut national des arts (INA). Même patiente, elle n’a pas voulu perdre son temps au lycée. "Nous ne parvenions pas à étudier à cause des perturbations. J’ai alors préféré aller à l’INA pour améliorer ma culture musicale", avoue Minata en contenant à peine son sourire envoûtant car angélique. Une opportunité de plus qu’elle n’a pas. Elle aspire aujourd’hui à parfaitement maîtriser la guitare et la kora qu’elle manie déjà de manière satisfaisante.
Comme tout artiste, elle se sent investie d’une mission de sensibilisation auprès des mélomanes, les jeunes surtout. "Chacun doit profiter de sa jeunesse. Mais, il faut aussi savoir vivre sa jeunesse sans par exemple s’exposer aux IST et au Sida. Et sans se comporter comme beaucoup de filles d’aujourd’hui qui sortent avec des hommes de l’âge de leurs pères uniquement à cause de l’argent. Lorsque la cupidité prend le dessus sur le sentiment, cela devient très dangereux parce qu’expose les filles à tous les drames. Prudence, respect et sérénité, voilà ce qu’on attend de nous les jeunes", conseille la starlette. Les témoignages recueillis dans son environnement familial et professionnel prouvent qu’elle reflète elle-même toutes ces valeurs morales et sociales.

Sage, Minata est autant consciente de son talent que de la menace qui pèse sur sa carrière à cause de la piraterie. "Personne n’y échappe au Mali", reconnaît-elle, songeuse. Elle ajoute, "actuellement, le ministre de la Culture et la direction du Bureau malien de droit d’auteurs (BUMDA) sont réellement décidés à combattre le fléau". Mais, la nouvelle vague n’a pas l’intention de croiser les bras pour laisser les seules autorités agir.
Ainsi, elle souligne que "nos aînés se sont toujours battus contre les pirates qui condamnent les artistes et les cantatrices à la misère. Ils ne se sont jamais avoués vaincus. Maintenant, c’est à notre tour de prendre le flambeau de la lutte. Et je suis sûre qu’avec plus de solidarité, nous pouvons relever ce défi avec la bénédiction de nos aînés, des autorités et de toutes les populations".
Telle est la conviction de Minata décidée à ne pas laisser les sangsues la priver des fruits de son travail et de son talent. Une conviction noble qui dégage une ambition mesurée mais réelle de la sûre et pure dauphine de la diva.
Moussa Bolly

 
2003 - Djéliya
AKOM / Mali K7
 

MINATA KOUYATE, ARTISTE
The Diva’s heir apparent

Serious pretender to the title of the best feminine revelation of the Malian music of this year 2003, Minata Kouyaté also aspires to be top of the bill of "Akom Production", property of the divine Amy Koïta; An aspiration strongly present in her first album which will soon be put on sale.

The revelations are not missing in the so admired Malian music. And among the one who are promised to a nice career, we can not forget Minata Kouyaté. Not because of her siren beauty, but because she has a real talent. A know how that was quickly noticed by those who had the chance to see her before the release of her album. This album of eight tracks, which is still waiting her to give it a name (she’s hesitating between Djéliya and Ayé Namin), is about griots, of their role in community and society.

The social scourges such as jealousy and hypocrisy… also are critiqued by this young woman who not kind at all with the Don Juan. Awaiting the entire album, the young people, and Dance club’s DJ, the radio animators have chosen Dambé and especially Mogoya.
It’s on this track that one can discover the huge talent of the young singer. The beauty of her voice is perceptible and the arrangement will please the young people.

Like a lot of girls who have the same as her, music is passion the very seducing Minata had since her childhood. “When I was a child, I spend my time singing the hit of the time and when I went to the market with my mother, I used to sing praising songs for women who offered me seasoning” she remembers.

To be born in a family of griots (Kouyaté) don’t obligatory make a child become an artist or a singer. The proof is that “I’m the only one to sing in my family” she said. Slowly she became aware of her capacities and managed to channel them. The dream joins the passion to feed the artistic career. She began with her aunt Madam Kouyaté Amy Diabaté and after she joined the diva of the Badougou-Djoliba, Amy Koïta, who guides her toward the realisation of her destiny. Very talented chorus maker, courageous and persevering, Minata never wanted to skip the stages.
She really took the time to form her voice, her style and her personality. “I’ve noticed that a lot of talents are broken because the young precipitate themselves on the stage without being prepared to it. I wanted to reinforce my knowledge before trying to stand on my own two feet. I wasn’t in a hurry.” Not surprising coming from a ball of energy armed with the patience and the serenity of a long-distance runner.

And when the godmother realised that her filly was now ready to appear in the musical arena, she didn’t hesitated to give her the means to practice her knowledge. “Now, I feel ready to give my vision on the ills affecting our society and make my convictions and qualities prevail, this why I decided to release a first album.” explains the daughter-in-law of Amy Koïta. Yes, Minata is the soothing spouse of one of the daughter of the great star who is now fighting to give to the youth the means to express their talent. She’s been right because the richness of her compositions shows her maturity.

And as the icing of the cake, the ex-secondary school student has just obtained her diploma of music at the national art institute (INA). Even if she’s full of patience, she didn’t want to loose her time at secondary school. “It was impossible to study because of the perturbations, I then preferred to go to INA to improve my musical culture” she said with an entrancing and angelic smile. She now aspires to master in guitar and kora playing, instruments that she already well manipulates.

As the other artists, she feels invested of the mission to guide the music lovers, especially the young ones. “Every one should profit of his youth. But each must know how to leave his youth without being exposed to sexual transmitted infections and AIDS. And without making like a lot of girls today who are going out with men who has the age of their father just because of their money. When greed gets over the feelings, it becomes very dangerous because it exposes the girls to any kind of drama. Prudence, respect and serenity, that’s what is expected from the youth”, said the new star. The testimonies of her familial and professional surroundings prove that she herself reflects all this moral and social values.

Sage, Minata is aware of her talent and also of the menace of her career: PIRACY. “No one escapes to it in Mali” she recognises.
She adds "Presently the ministry of culture and the direction of the Malian authors rights office (BUMDA) are really decided to fight against the scourge”. But the new generation will not seat and watch them act lonely.

Our elders have always fought against piracy that condemns the artists and singers to misery. They had never given up. Now it’s our turn to take over in the struggle against piracy. I’m sure that with more solidarity, we’ll be able to take up the challenge with the benedictions of our elders, of the authorities and of all the population”.

This is the opinion of Minata who is decided to not let the leeches deprive her of the fruit of her work and talent. The pure and sure heiress of the diva has a real but measured ambition.

Moussa Bolly

 
 
P 04/03/2004