Nous sommes à Bamako-coura, le centre ville de Bamako. Le quartier où se trouvent les endroits chauds de la capitale. Là où tout commence : phénomènes de mode, délinquance, rébellion, etc.

1990, de jeunes amis du quartier se regroupent très souvent au "grin" après la classe, autour du thé. Ils causent de beaucoup de choses, danse, filles, musique et école.

A la fin des vacances scolaires de 90, Ahmed Tidiane Touré qui était chez sa mère en Grande Bretagne, revient avec sous le bras des cassettes encore méconnues de ses amis. Entre temps, il a appris des pas de danse. Les filles du quartiers sont émerveillées lors des soirées dansantes et se battent toutes pour être soit à lui ou à un de ses proches.
Chaque jeune du quartier veut maintenant apprendre à danser et pour ce il faut être dans le grin des jeunes branchés.
Le grin a maintenant dix fois plus d' éléments et il faut lui donner un nom. C'est comme cela qu'est né le mot Zotto qui signifie Union.

Les jeunes des autres quartiers ont commencé a fréquenter Zotto et chacun d'eux veux se renseigner sur les dernières modes de coiffure de danse et de sape. L'idée leur vint en ce moment d'ouvrir un salon de coiffure qui deviendra plus tard le quartier général de tous les jeunes branchés de la capitale.
Vers la fin Décembre 90, commencent les premières grèves estudiantines contre le régime du général Moussa Traoré.
Le salon de coiffure animé essentiellement par les élèves et étudiants est ciblé par les militaires (en Mars) comme l'un des repaire du mouvement estudiantin et a chaque accrochage, on s'attaque au salon. Le matériel de travail fut détruit à plusieurs reprises, et de nombreux élèves arrêtés à l'intérieur et aux alentours.

Zotto, devenait de plus en plus populaire parmi les jeunes.
Les jeunes commencent alors à créer leurs propres rythmes dans les studios de Bamako et animent les soirées organisées par ci par là.

Ayant été au cœur de la révolution de Mars 91, ils sont invités a toutes les manifestations pendant la transition organisées par l'association des étudiants du Mali, l'ORTM, le CTSP du général Amadou Toumani Touré etc.

Les Zotto ont maintenant une notoriété nationale et cette notoriété s'est confirmé lors de la première investiture du président Alpha Oumar Konaré, le 08 Juin 1992, au Palais de la Culture de Bamako. Les Zotto boyz y ont donné une prestation mémorable.

En 1997, le groupe décide d'aller à Dakar pour enregistrer leur premier album. En 1998, le groupe revient à Bamako avec sous le bras un album de six titres.
Même avec leur notoriété, les temps sont durs pour le rap au Mali. Beaucoup pensent que le rap c'est un phénomène de mode, une folie passagère …
Le débat sur le rap était à la une de l'actualité musicale et le directeur de la célèbre maison de production Kodiavision avait juré sur les antennes de la télévision lors d'un débat, qu'il ferait danser le rap malien non seulement aux Maliens mais aussi en occident et que bientôt Bamako pourrait être la capitale africaine du rap, s'il s'en occupait.

La rencontre des Zotto avec Michel Tchimbé, un antillais DJ professionnel constitue un tournant sans précédant dans la carrière des Zotto. Avec lui, ils ont travaillé des mois durant sur dubs (instrumentaux) jamaïcains pour ensuite montrer ce fruit au jeune producteur Mohamed Sanous Diakité de Kodavision.
Après analyses, Sanous décida de prendre le groupe dans son écurie. Il fallait entrer à nouveau dans le studio et faire d'autres titres pour sortir l'album "Nafiguiya".
A la phase de promotion, le titre "Allah Akbar" fut considéré par certaines autorités comme troublant l'ordre publIc. Le leader du groupe Ahmed Tidlane Touré dit Mc Zotto fut arrêté et il fallut au producteur Mohammed Sanous Diakité la constitution de l'association des droits de l'homme du Mali et un bataillon d'avocats émérites pour obtenir sa libération après une semaine de détention.
A la sortie de l' album, quel surprise! ! ! Deux cent albums (200) vendus en trois jours dans la sous région du jamais vu.
Depuis les Zotto sont de plus en plus sollicités. Ils sont attendus dans tous les concerts.
Même les plus grandes griottes du Mali (qui sont généralement contre le rap) demandent des featuring avec les Zotto.
Voilà bientôt deux ans que l'album est sorti et il est toujours aux hits parade des émissions musicales nationales et internationales.

Les Zotto parlent de la pauvreté, de la polygamie, du chômage, de la guerre, de l'excision, du sida, de raclsme, des femmes, de la drogue et d'union entre les peuples du monde.
Ils chantent en Bambara, en français, anglais, peulh et sonrai
Ils sont tous chorégraphes et chanteurs.

Leur rêve est de changer le monde c'est pourquoi partout où ils passent, ils chantent la paix, l'amour, l',union entre les individus et les peuples.

Crédit photos/ Hervé Leteneur - UNDOO/REDOO undoo@wanadoo.fr

We are in Bamako-coura, the town centre of Bamako, the quarter where the hot places of the capital are. The place where every thing starts: fashion phenomena, delinquency, rebellion, etc.
1990, young friends of the district very often gather in the "grin" after school, around the tea. They chat about many things, dance, girls, music and school.

At the end of the holidays of 1990, Ahmed Tidiane Touré who was by his mother in the United Kingdom returns in Mali with tapes that his friends ignored. Meanwhile, he learned steps of dance. The girls of the districts are filled with wonder during parties and fight to be with him or with one of his close relations.
Each young person of the district now wants to learn how to dance and for that, it is necessary to be in the “grin (group)” of the trendy young people.
Now the grin has ten times more elements and it is necessary to give it a name: “Zotto” which means Union.

The young people of the other districts started to frequent Zotto and each one wants to have information about the latest fashions of hairstyle of dance and dressing. They then have the idea to open a hairdressing room which will later become the headquarters of all the trendy young people of the capital.
At the end of December 90, the first student's strikes against the regime of the General Moussa Traoré start.
The hairdressing room animated primarily by pupils and students is targeted by the soldiers (in Mars) like one of the den of the student's movement and each time there is a hooking, they tackle the hairdressing room. The material was destroyed on several occasions, and many pupils arrested inside and in the neighbourhoods.

Zotto became more and more popular among the young people.
The young people then start to create their own beats in the studios of Bamako and to animate the parties organized everywhere in the capital.

Having been in the heart of the revolution of Mars 91, they are invited at all the manifestations organized by students’ association of Mali during the transition, the ORTM, the CTSP of the General Amadou Toumani Touré etc.

The band Zotto now has a national notoriety which was confirmed during the first nomination of the president Alpha Oumar Konaré, June 08, 1992, at the Palace of the Culture of Bamako. Zotto boyz gave a memorable performance.

In 1997, the band decides to go to Dakar to record their first album. In 1998, the band returns to Bamako an album of six titles.
Even with their notoriety, times are hard for the rap in Mali. Many people think that the rap is a fashion phenomenon, a momentary madness...
The debate on the rap is the principle musical topic and the director of the famous production society Kodiavision had sworn on TV during a debate that he would make people dance the Malian rap not only the Malians but also in occident and that Bamako could soon be the African capital of the rap.

When the band Zotto met Michel Tchimbé, professional West-Indian DJ, it constituted a turning-point in their career. With him, they worked during several months on Jamaicans dubs (instrumental) to show this fruit to the young producer Mohamed Sanous Diakité of Kodavision.
After having analysed the product, Sanous decided to take the group in his stable. It was necessary to enter the studio again and to record other titles to release the album "Nafiguiya".
During the promotion, the title "Allah Akbar" was considered by certain authorities as disturbing for the law and order. The leader of the group Ahmed Tidiane Touré called Mc Zotto was arrested and the producer Mohammed Sanous Diakité had to use the constitution of the association of the humans right of Mali and a battalion of highly skilled lawyers to obtain his release after one week of detention.
At the release of the album, what a surprise!! ! Two hundred albums (200) sold in three days.
Since, Zotto are more and more solicited. They are awaited in all the concerts.
Even the greatest griots of Mali (which are generally against the rap) require featuring with Zotto.
The album released two years ago is always in the hits parade of the national and international musical emissions.
Zotto speak about poverty, polygamy, unemployment, war, excision, AIDS, racism, women, drug and union between the people of the world.
They sing in Bambara, in French, English, peulh and sonrai.
They are all choreographers and singers.


Their dream is to change the world, that’s why everywhere they pass, they sing peace, love, union between the persons and the peoples.

Credit photographs Herve Leteneur - UNDOO/REDOO undoo@wanadoo.fr