05
Mai 2005
MANIFESTE CONTRE LA PIRATERIE AU MALI
Depuis quelques années, nous assistons à une recrudescence
de la piraterie au Mali. Les artistes maliens vivent ce drame en direct.
A part les rares stars qui ont la chance d'être produites à
l'extérieur, la grande majorité vit dans la précarité.
Pas par manque de talent, mais parce que les pirates les privent des
fruits de leur travail, de leur succès. Aujourd'hui, les contrefaçons
sortent le même jour sur le marché que la cassette légale.
9 cassettes sur 10 vendues dans le pays sont piratées. Au total,
le nombre de cassettes vendues par année au Mali est estimé
à 10 millions. 9 millions d’entre elles sont des cassettes
pirates pour lesquelles les artistes concernés ne touchent pas
un centime.
Le gouvernement ne réagit à cette situation que par des
promesses jamais tenues. Nous ne voulons plus de ses promesses, mais
des actions concrètes contre les pirates. Enrayer le fléau
ne relève pas de l'impossible. Parce que les pirates sont connus.
Il suffit aujourd'hui de multiplier les opérations de saisie
dans les marchés pour ébranler le réseau des pirates.
Si le gouvernement a réussi à maîtriser la contrebande
de tissus et de cigarettes grâce à la régularité
des opérations de saisie, il n'y a aucune raison que cette stratégie
ne marche pas dans le combat contre le piratage des œuvres musicales.
Cette situation a contraint les sociétés Mali K7 SA et
Seydoni Mali à fermer leurs portes et à mettre leur personnel
en chômage technique depuis le mercredi 16 mars 2005. Actuellement,
des dizaines de personnes à la charge des employés de
ces deux sociétés qui sont au chômage technique
vivent dans la précarité au moment ou l'on parle de la
lutte contre la pauvreté. Cette décision a été
difficile à prendre, mais elle est réaliste car nous sommes
en cessation de payement. La piraterie est la cause d’un manque
à gagner de plusieurs milliards de francs CFA (1€ = 656
F CFA ou un milliard F CFA = 1.524 millions d'Euros) par ans pour l'économie
du pays.
Nous, Mali K7 et Seydoni-Mali, les artistes maliens et internationaux,
les producteurs et professionnels de la musique, nous exhortons le gouvernement
malien à assumer ses responsabilités, à rétablir
la justice sociale et l’équité dans le secteur musical,
à défendre les droits de ses artistes pour que la musique
et la culture reste un facteur incontournable de développement
au Mali.
Pour soutenir notre action,
veuillez rajouter votre nom votre profession et votre pays de résidence
a la suite et envoyer le manifeste a : pirates @ com
Philippe Berthier (MALI K7 SA / Mali), Fousseyni Traoré (Seydoni
Mali / Mali), Ali Farka Touré (Artiste / Mali), Salif Keita (Artiste
/ Mali), Oumou Sangaré (Artiste / Mali), Habib Koité (Artiste
/ Mali), Amadou & Mariam (Artiste / Mali), Manu Chao (Artiste /
France), Manu Dibango (Artiste / France), Toumani Diabaté (Artiste
/ Mali), Idrissa Soumarao (Artiste / Mali), Amkoullel (Artiste / France),
Lassy King Massassy (Artiste / Mali), Tata Pound (Artiste / Mali), Bassékou
Kouyaté (Artiste / Mali), Toumani Diabaté (Artiste / Mali),
Yves Wernert (Ingenieur du son / Mali), Awa Diabaté (Artiste
/ Mali), Ibrahima Sylla (Producteur / France), Issa Bagayogo (Artiste
/ Mali), Issa Ouattara (Artiste / Mali), Jah People Mamadou (Artiste
/ Mali) ...