23
Mai 2005
COMMUNIQUE
DE PRESSE
C'est avec un sincère regret que nous avons décidé
de mettre en chômage technique tout notre personnel le mercredi
16 mars 2005. Et cela à cause de la recrudescence du phénomène
de la piraterie dans notre pays. Cette douloureuse décision était
dictée par la situation difficile dans laquelle cette recrudescence
avait plongé notre société en cessation de payement.
Parce que la piraterie, comme toutes les autres formes de contrefaçons
et de fraudes, n'est pas sans effet sur l'environnement économique
d'une entreprise comme Mali K7.
Par cette mise en chômage technique, nous avons voulu protester
contre l'accentuation de la piraterie et l'impunité qui couvrent
ces criminels. Nous avons voulu aussi protester contre l'indifférence
des autorités à la menace que représente la piraterie
pour la culture malienne, particulièrement la musique. Ainsi,
nous les avons mis devant leurs responsabilités en prenant en
témoin l'opinion nationale et internationale.
Un
objectif relativement atteint puisque tout nous laisse croire que les
autorités maliennes sont aujourd'hui prêtes à aller
au-delà des traditionnelles promesses en s'attaquant vigoureusement
aux réseaux de piratages. Des actions de saisie et de sensibilisation
se sont multipliées au niveau du département de la culture.
Mêmes si elles ne sont pas toujours à la hauteur de nos
attentes, elles montrent néanmoins une volonté de s'attaquer
aux racines du Mal. Le ministre nous a surtout donné un engagement
ferme par rapport à la présence effective et régulière
de la brigade de lutte contre la piraterie sur le terrain. Et il nous
a aussi assuré de l'engagement ferme de son collègue de
la Sécurité Intérieure et de la Protection civile
dans ce combat.
Nous
avons été aussi réconforté par l'engagement
personnel du ministre de la Culture qui, depuis sa prise de fonction,
n'a ménagé aucun effort pour nous écouter et nous
soutenir dans notre détermination à vaincre le mal. Il
a multiplié les rencontres et les initiatives de concertation
générale autour du fléau afin de mettre en branle
une synergie d'actions contre le mal qui ronge la musique malienne.
Nous
avons aussi beaucoup apprécié le soutien d'une frange
importante de la population, de l'opinion internationale en passant
par l'Agence National pour la Promotion de l'Emploi, de la presse nationale
et internationale. Sans compter la forte mobilisation des artistes de
la fermeture de Mali K7 à ce jour. Ils se sont vaillamment déployés
sur le terrain, partout à Bamako, en saisissant des cartons d'œuvres
artistiques pirates souvent à leur corps défendant.
Nous
ne pouvions pas rester indifférents à tant de soutien,
à tant de volonté politique et à tant de mobilisation
à notre endroit. En réponse à cette vague de sympathie,
nous avons décidé de rouvrir Mali K7 ce lundi 23 mai 2005.
Nous rouvrons avec l'espoir que cet engagement contre la piraterie ne
va faiblir jusqu'à la victoire finale contre le mal. Et que plus
jamais les pirates ne vont bénéficier de l'impunité
qui les a jusque-là couverts. Nous osons surtout espérer
que l'engagement du ministère de la Culture, à travers
le Bureau malien des droits d'auteur (BUMDA) se traduira par des actions
concrètes. Nous sommes toujours prêts à faire des
efforts si nécessaires des sacrifices pour jouer notre partition
à la hauteur des attentes nationales. Mais, nos efforts ne seront
productifs que dans un environnement dépouillé de toute
concurrence déloyale. Sur le marché de la musique il y
a assez de place pour tout le monde. A condition que cela se fasse dans
les règles de l'art. Nous remercions tous ceux qui, de près
ou de loin, nous ont soutenu dans ce combat. Qu'ils veillent accepter
l'expression de notre sincère reconnaissance. Notre souhait,
par cette décision, est que nous restions mobilisés, main
dans la main, pour protéger nos créateurs et notre art
afin de raffermir davantage le dynamique rayonnement culturel du Mali
dans le monde. Ensembles, ce défi est notre portée.