Kassé
Mady Diabaté
est né en 1949 à Kéla.
Diabaté, Kéla en deux mots une fabuleuse
histoire.
Les Diabaté
sont l'une des deux grandes familles de griots,
celle-là même dont l'ancêtre Morykaba Diabaté
combattit aux côtés de Soundjata au XIIIème siècle.
Quant à Kéla, c'est la ville des griots,
le saint des saints
de la tradition musicale. Parmi ses innombrables frères, soeurs et cousins
griots, tous nantis d'un héritage musical
somptueux et exercés à chanter sans micro devant les foules, Kassé
Mady tranche par la douceur de sa voix.
C'est à cette voix magique puissante et suave, que Kassé
Mady doit sa place dans la musique malienne. A vingt ans, son
nom a fait le tour de la vieille capitale du pays mandingue, Kangaba.
Demba Diallo,
commandant du "Cercle" de Kangaba et mécène, a monté un orchestre, et
le réclame comme chanteur.
C'est la première rencontre de Kassé Mady
et de la musique électrisée.
En quelques années, il se taille la renommée de "premier chanteur malinké"
(l'ethnie dominante en pays mandingue).
Cette renommée se propage jusqu'à Bamako, et en 1972 le Ministère de
la jeunesse le nomme chanteur du Badéma,
l'Orchestre National de la capitale.
Jusqu'en 1988, Kassé Mady va donc mener
une double carrière : griot auprès des
grands, dans les fêtes traditionnelles, et chanteur polyvalent avec
un orchestre électrisé de la capitale.
Hormis les nombreuses cassettes du Badéma
diffusées en pays mandingue, Kassé Mady
n'avait jamais eu l'occasion de faire un disque solo.
Pour enregistrer "Fodé", le producteur Ibrahima Sylla fait appel à un
arrangeur de renom, Boncana Maïga.
Ce Songhaï de Gao, virtuose de la flûte, fondateur à Cuba des "Maravillas
de Mali", un groupe afro-américain avant l'heure, fit huit ans
d'études musicales à Cuba.
Il a joué avec la "Fania All Stars" à New
York, compose des tubes pop et de la musique dodécaphonique.
La rencontre de ces deux hommes si différents est une aventure, dont
chacun sort émerveillé par le talent de l'autre. |
Kassé
Mady Diabaté
was born in Kéla in 1949.
The Diabatés are one of the two biggest
griots families.
Their ancestor Morykaba Diabaté fought
with Soundjata in the 13th century. Kela is the capital of the griots,
the Mecca of musical tradition. All of his cousins, brothers, sisters,
know how to sing without micro before thousands of people but Kassé
Mady is different because of his sweet voice. He owes his fame
in Mali to this gentle, though powerful voice.
At
20, he was already famous in Kangaba, the old Mandingo capital. Demba
Diallo, the governor of the Kangaba district formed an orchestra and
asked him to join it as a singer.
For the first time Kassé Mady experiences
electric music. Within a few years he has become the first Malinke singer
(dominant ethnic group in Mandingo country).
His fame reaches Bamako, and in 1972 the Youth Ministry names him as
singer in the Badema National Orchestra.
Until 88 Kasse Mady leads a double carrier
of griot for men in high places and
in popular parties and polyvalent singer with an electric orchestra
in the capital.
Apart
from the large amount of the Badéma's
tapes dispatched in the Mandingo country, Kasse
Mady had had no other opportunity to make an album in Solo. In
88 Ibrahima Sylla, the producer of many African hits asks the famous
arranger Boncana Maïga to record
a solo album with Kasse Mady. Boncana,
a Songhay from Gao, has a vast musical culture. He studied for 8 years
in Cuba where he founded the "Maravillas de Mali".
He is a virtuoso who can perform Bach flute sonatas, played with "Fania
AlI Stars" In New York, and composes hits of the pop music and
twelve-tone string quartets! For both Kasse Mady
and Boncana cutting a record
together was an adventure, from which each can marvel at the talent
of the other. |