VICTIMES
DE LA PIRATERIE
Mali
K7 et Seydoni fermées
Mali K7 et seydoni vont mettre leurs employés en chômage
technique dès demain. Voilà la cruelle révélation
qu’une source proche des deux sociétés nous a faite
hier. Eprouvées par la piraterie, les deux sociétés
ont décidé d’arrêter momentanément leurs
activités de production et de duplication jusqu’à
ce que des mesures énergiques soient prises par le gouvernement
contre le fléau.
Au
niveau des deux directions, c’est le silence total. Personne n’a
voulu commenter cette décision prise de commun accord entre les
deux directions. Seulement du côté de Mali K7, nous avons
appris qu’une conférence de presse sera organisée
demain. Elle sera animée par les responsables de Seydoni et de
Mali K7 dans la cours du studio Bogolan (face à Mali K7 à
quinzambougou).
La
semaine dernière seulement, les responsables de Mali K7 nous disaient
qu’ils étaient en situation de cessation de payement de fait.
« Les recettes ne parviennent plus à faire face aux dépenses
de fonctionnement à plus forte raison de payer les employés.
Nous courons à la faillite si rien n’est fait de façon
vigoureuse contre la piraterie ».
Un
fléau dont les victimes sont nombreuses. A commencer par les artistes.
Ainsi, dans une interview publiée hier dans le quotidien Les Echos,
le jeune talent Djénéba Diakité dite Djéni,
rappelait que, au Mali, « l’artiste ne peut pas vivre de ses
œuvres ». Elle a ajouté, « au Mali, quand on sort
un album à succès, on partage les recettes avec les pirates.
Je vois régulièrement mes cassettes piratées au marché.
Mais, je ne peux rien faire… Nous comptons beaucoup sur les mélomanes
pour nous aider à vaincre la piraterie. Il faut qu’ils sachent
que la seule manière d’aider un artiste c’est de payer
sa cassette légale ».
Il
faut aussi rappeler que le fléau coûte une vingtaine de milliards
au Trésor public par an. Malgré la volonté personnelle
du ministre de la culture de protéger les artistes et leurs œuvres,
l’ampleur de la piraterie va crescendo. Selon certaines estimations,
95 % des produits musicaux vendus au Mali sont piratés. Aujourd’hui,
Seydoni et Mali K7 ont décidé de prendre, ensemble le taureau
par les cornes afin de pousser le gouvernement à agir contre ce
vol organisé. Un crime qui condamne les artistes à la misère
et les industries à la faillite.
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