Tribune / Presse
Article paru dans
01/04/2005

Le collectif des artistes et producteurs contre la piraterie
"Nous ne voulons plus de la propagande stupide et ironique du Bmda"

Dans un communiqué de presse déposé à notre rédaction, le Collectif des artistes et producteurs contre la piraterie a réagi par rapport à la saisie d'un lot de 600 cartons de cassettes pirates par le Bureau Malien du Droit d'Auteur (BMDA). La télévision nationale a fait un reportage sur ce sujet dont les éléments ont passé dans le journal de 20 heures. Il ressort dans ce communiqué que "l'opération aurait abouti à la saisie de 20 000 cassettes pirates". Le Collectif des artistes et producteurs contre la piraterie estime que "c'est devenu une tradition, une distraction de mauvais goût au BMDA. Chaque fois que les artistes et les producteurs manifestent leur ras-le-bol contre la piraterie, cette structure tente un coup médiatique en montrant des cassettes saisies comme pour prouver son engagement contre ce fléau. Mais, personne n'est dupe ! ". Selon le Collectif "20 000 cassettes, ce n'est rien par rapport à l'ampleur du crime. Les charretiers continuent à dupliquer nos œuvres au vu et au su de tout le monde. Les petits vendeurs de cassettes et d'albums piratés circulent en toute impunité dans la ville. Et le BMDA veut nous prouver qu'il est en train d'agir. Au même moment combien de tonnes de produits piratés sont entrées dans le pays dans les conteneurs ? ". La question qui est aujourd'hui sur toutes les lèvres est de savoir quel sort sera réservé aux pirates arrêtés ? Quelle est l'incidence de ce coup d'épée sur la lutte ?
A l'analyse, les artistes et producteurs ne voient pas de raisons objectives qui poussent le BMDA à jubiler face à ce résultat. A titre de rappel, une opération similaire organisée par des producteurs courant 2004 avait permis de faire mieux en quelques heures seulement. Il faut souligner que 9 cassettes sur 10 sont contrefaites. Et le pays consomme en moyenne 10 millions de cassettes par an dont 9 millions sont piratées.
"On sait que la saisie est circonstancielle et que, comme d'habitude, elle a moins de chance d'être suivie d'autres actions d'envergure. Et à notre grande surprise, le BMDA au lieu de s'occuper d'assainir le marché pour les deux structures de duplication à savoir Mali K7 et Seydoni-Mali, délivre des autorisations de dupliquer à l'extérieur. La Direction du BUMDA sait, en âme et conscience, que la quantité dont elle autorise la duplication ainsi n'est pas rentable pour qu'on se rende à l'extérieur pour les fabriquer. Il y a donc de fort doute que ceux qui bénéficient de ces autorisations du BUMDA en profitent d'une autre façon. Surtout qu'après la délivrance des autorisations, le mécanisme de contrôle ne fonctionne plus.
Surtout qu'après la délivrance des autorisations, le mécanisme de contrôle ne fonctionne plus. A chaque mouvement de colère des créateurs, le BMDA agit ainsi pour les calmer. Après, plus rien. Nous ne voulons plus de cette propagande stupide et ironique. Nous attendons des actions concrètes du BMDA. Nous voulons des saisies régulières, nous exigeons que les pirates arrêtés répondent de leur crime avec la dernière rigueur", a déclaré le Collectif des artistes et producteurs pour la lutte contre la piraterie.
C'est donc au Bureau Malien du Droit d'Auteur de faire ses preuves pour convaincre les artistes et producteurs de sa bonne foi et de sa volonté d'assainir le marché. On sait que les forces de sécurité sont mises à leur disposition pour les besoins de la cause. A SUIVRE...