PIRATERIE
DES ŒUVRES MUSICALES
Mali
K7 et Seydoni-Mali ferment leurs portes à partir d’aujourd’hui
Mali K7 et Seydoni-Mali sont victimes aujourd’hui de la piraterie
des œuvres musicales et de la concurrence déloyale qui leur
est faite au vu et au su de tout le monde. C’est pourquoi, ces deux
structures de duplication ont décidé de fermer leurs portes
à compter de ce mercredi 16 mars jusqu’à nouvel ordre
pour protester de manière la plus officielle contre le silence
coupable des autorités politico administratives.
La
piraterie des œuvres musicales est devenue aujourd’hui un phénomène
récurrent qui est en train de ruiner toute l’industrie musicale
du Mali, annihilant ainsi bien des talents. La menace est si réelle
et si inquiétante qu’elle avait suscité beaucoup de
bruit. Pourtant, le ministre de la Culture, Cheick Oumar Sissoko s’était
personnellement engagé à éradiquer le fléau
avant la fin du mois de novembre 2004 ou même de démissionner
en cas d’échec. On peut dire aujourd’hui, sans risque
de se tromper, que Cheick Oumar Sissoko a échoué dans cette
mission. Puisque, à cause de la piraterie des œuvres musicales,
les responsables des sociétés à savoir Mali K7 et
Seydoni-Mali ont finalement décidé de fermer leur porte
à partir de ce mercredi 16 mars et cela jusqu’à nouvel
ordre.
Ces
sociétés sont victimes de la piraterie des œuvres musicales
et de la concurrence déloyale qui leur est faite au vu et au su
de tout le monde.
Hier
aux environs de 12 heures, lors de notre passage au siège de Seydoni-Mali,
le visage de certaines personnes était rouge. On pouvait lire à
la porte de certains bureaux « Fermeture, chômage technique
à partir du mercredi 16 mars ». En tout cas, c’est
Seydoni-Mali et Mali K7 qui ont décidé de fermer leurs portes
parce que la contrefaçon des œuvres intellectuelles ou la
piraterie a connu un seuil que notre pays n’avait jamais atteint
avant l’implantation de nos unités de production et de duplication.
Aujourd’hui, une cassette est piratée seulement 24 heures
après sa mise en vente. L’importation frauduleuse, l’existence
de petites unités clandestines, la copie artisanale des œuvres
sont les causes principales de ce fléau.
Mali
K7 et Seydoni-mali ont investi plus de 600 millions de FCFA pour la réalisation
de ces structures. Avec plus d’une soixantaine d’emplois,
ces deux sociétés contribuent également au rayonnement
culturel du Mali à travers le monde entier. L’organisation
des deux éditions des trophées de la musique au Mali «
les Tamani » en est la preuve. Il faut aussi ajouter Grammy Awards,
les Victoires, Kora , le Prix RFI Musique du monde, des distinctions musicales
qui ont honoré beaucoup d’artistes maliens et notre pays
au cours de la dernière décennie.
Il
faut préciser qu’à cause de la piraterie, l’Etat
malien perd chaque année plus d’un milliard de FCFA. Et c’est
surtout les artistes maliens qui sont les grands perdants puisqu’ils
n’auront plus de structure pour les produire.
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