Tribune / Presse
Article paru dans
N° 1182- 16/03/2005

PIRATERIE DES ŒUVRES MUSICALES

Mali K7 et Seydoni-Mali ferment leurs portes à partir d’aujourd’hui


Mali K7 et Seydoni-Mali sont victimes aujourd’hui de la piraterie des œuvres musicales et de la concurrence déloyale qui leur est faite au vu et au su de tout le monde. C’est pourquoi, ces deux structures de duplication ont décidé de fermer leurs portes à compter de ce mercredi 16 mars jusqu’à nouvel ordre pour protester de manière la plus officielle contre le silence coupable des autorités politico administratives.

La piraterie des œuvres musicales est devenue aujourd’hui un phénomène récurrent qui est en train de ruiner toute l’industrie musicale du Mali, annihilant ainsi bien des talents. La menace est si réelle et si inquiétante qu’elle avait suscité beaucoup de bruit. Pourtant, le ministre de la Culture, Cheick Oumar Sissoko s’était personnellement engagé à éradiquer le fléau avant la fin du mois de novembre 2004 ou même de démissionner en cas d’échec. On peut dire aujourd’hui, sans risque de se tromper, que Cheick Oumar Sissoko a échoué dans cette mission. Puisque, à cause de la piraterie des œuvres musicales, les responsables des sociétés à savoir Mali K7 et Seydoni-Mali ont finalement décidé de fermer leur porte à partir de ce mercredi 16 mars et cela jusqu’à nouvel ordre.

Ces sociétés sont victimes de la piraterie des œuvres musicales et de la concurrence déloyale qui leur est faite au vu et au su de tout le monde.

Hier aux environs de 12 heures, lors de notre passage au siège de Seydoni-Mali, le visage de certaines personnes était rouge. On pouvait lire à la porte de certains bureaux « Fermeture, chômage technique à partir du mercredi 16 mars ». En tout cas, c’est Seydoni-Mali et Mali K7 qui ont décidé de fermer leurs portes parce que la contrefaçon des œuvres intellectuelles ou la piraterie a connu un seuil que notre pays n’avait jamais atteint avant l’implantation de nos unités de production et de duplication. Aujourd’hui, une cassette est piratée seulement 24 heures après sa mise en vente. L’importation frauduleuse, l’existence de petites unités clandestines, la copie artisanale des œuvres sont les causes principales de ce fléau.

Mali K7 et Seydoni-mali ont investi plus de 600 millions de FCFA pour la réalisation de ces structures. Avec plus d’une soixantaine d’emplois, ces deux sociétés contribuent également au rayonnement culturel du Mali à travers le monde entier. L’organisation des deux éditions des trophées de la musique au Mali « les Tamani » en est la preuve. Il faut aussi ajouter Grammy Awards, les Victoires, Kora , le Prix RFI Musique du monde, des distinctions musicales qui ont honoré beaucoup d’artistes maliens et notre pays au cours de la dernière décennie.

Il faut préciser qu’à cause de la piraterie, l’Etat malien perd chaque année plus d’un milliard de FCFA. Et c’est surtout les artistes maliens qui sont les grands perdants puisqu’ils n’auront plus de structure pour les produire.