Super Rail Band
 

 

Super Rail Band de Bamako Salif Keita et Mory Kanté firent leurs premiers pas au sein de cet orchestre mythique. Inédites et récentes, les chansons originales ou puisées aux traditions, célèbrent le courage, l'honnêteté, le respect d'autrui, …

Voix haut perchées et mélodies ondoyantes, cuivres colorés et guitares ébouriffantes font carburer la locomotive d'or de Bamako, qui bourlingue du blues de la savane au rock mandingue urbain.
Au Mali, où la musique traditionnelle a toujours fait preuve d'une vitalité extraordinaire, il fallut attendre 1970 pour que naisse le premier groupe de "folklore modernisé" comme on appelait alors la musique africaine électrifiée. Ce groupe, le Super Rail Band du Buffet-hôtel de la gare de Bamako, sera à la musique mandingue moderne ce que furent E. T. Mensah au high-life (Ghana), Mahlathini au mbaqanga (Afrique du Sud) ou I.K. Dairo à la juju music (Nigeria).
Ses chanteurs successifs - dont l'Occident connaît surtout les deux premiers, Salif Keita et Mory Kanté - seront les superstars incontestées de la scène malienne jusqu'à l'avènement de la musique du Wassoulou dans les années 90.

Depuis la soirée mémorable du premier concert du Rail Band en mars 1970, où Salif Keita chanta du fond de la scène et la tête couverte d'une serviette de bain tant il avait honte de s'abaisser au métier de griot, bien de l'eau a passé sous les ponts du Niger, et le groupe a connu ses moments de doute. Ainsi au milieu des années 70 enregistrait-il à Lagos deux albums de rumba, pour tenter d'épouser la mode zaïroise qui balayait l'Afrique. Puis vint la mode des "musiques du monde" en Occident, et le Rail Band revint tout doucement au beau style mandingue de ses débuts, le seul dans lequel il se savait inégalable.

Mais après plus de 25 ans de carrière, un groupe a besoin d'évoluer. C'est au niveau du son qu'il pouvait le faire, sans trahir la pureté de son style. Ce nouvel album garde l'ample respiration héritée des griots, les mélodies superbes, les guitares acides en contrepoint de cuivres berceurs, mais le mix est moderne. Notre écoute a changé, et le présent enregistrement réalisé avec le concours de Xavier Jouvelet (percussionniste de Ray Lema et Papa Wemba) rend compte de cette évolution. L'accompagnement de Jean-Philippe Rykiel, "seul blanc à sonner comme un africain" selon Salif Keita, donne à la musique une profondeur inédite. Les cuivres, augmentés de musiciens parisiens, suivent scrupuleusement les riffs originaux, tandis qu'à la guitare solo Djelimady Tounkara fait, comme toujours, des merveilles de précision liquide. Ces deux albums enregistrés sur Indigo, le premier éponyme et le second Mansa, viennent couronner 25 années d'une carrière formidable, et prouver la longévité d'un des plus grands groupes du continent africain.

Label Bleu LBLC 2581
Label Bleu LBLC 2520
Label Bleu LBLC 2500
   
Syllart    

Salif Keita and Mory Kanté took their first steps in music with this mythical band. All the songs are recent and unprecedented, and whether they are original or inspired by tradition, they are a celebration to courage, honesty, respect for others…

High-pitched voices and undulating melodies, colourful brass and unbelievable guitars are the fuel for Bamako's golden locomotive, which thunders from savannah Blues to urban Manding rock.

In Mali, where traditional music has always been of an extraordinary vitality, the birth of the first "modernised folk" band, as African electric music was then called, was not witnessed until 1970.

This group, the Super Rail Band of Bamako, was to become to modern Manding music what E. T. Mensah was to High-Life (Ghana), what Mahlathini was to Mbaqanga (South Africa) and what I. K. Dairo was to Juju Music (Nigeria). The band's successive singers - of whom the first two, Salif Keita and Mory Kante, are best known in the West - were to become the uncontested superstars of the Malian musical scene right up until the arrival of Wassoulou music in the nineties.

However, at lot has happened since the memorable night of the Rail Band's first concert in March 1970, when Salif Keita sang from the back of the stage, his head covered by a bath towel, so great was his shame in lowering himself to the level of Griot, and the group has had its moments of doubt. They thus recorded two rumba albums in the mid-seventies in an attempt to join the Zairian trend that was sweeping across Africa at the time. Then came the craze for "World Music" in the West and the Rail Band gently returned to their original Manding style, knowing that they were unequalled in this style. But after a career spanning more than 25 years, a group needs to evolve. It was with their sound that they could do so, without betraying the purity of their style.

Their latest album preserves the ample breathing inherited from the Griots, the superb melodies, the acid guitars which counterbalance the soothing brass, but the mix is modern.
Our way of listening has changed and this recording, produced with the assistance of Xavier Jouvelet (percussionist for Ray Lema and Papa Wemba) takes this change into account. Jean-Philippe Rykiel's accompaniment, "the only white to sound like an African" according to Salif Keita, adds a new depth to the music. The brass section, augmented by a number of Parisian musicians, scrupulously follows the original riffs, while Djelimady Tounkara delivers, as ever, marvellously precise and fluid guitar solos.

These two albums on Indigo, the first one eponymous, the second Mansa, crown a remarkable twenty-five year career and attest to the longevity of one of Africa's greatest groups.

 
 
P 04/03/2004