Ballaké Sissoko

Dix doigts pour vingt et une cordes, et la magie opère, sûrement, posément. Ballaké Sissoko nous enlace de sa sonorité suave et cristalline à la fois, sa kora magnifiée par ses talents de mélodiste et d'improvisateur. Porteur de traditions ancestrales, issues des grands maîtres mandingues, Ballaké s'impose comme un des meilleurs joueurs de la nouvelle génération, en développant un style très personnel.
Deli nous procure également la joie d'entendre de subtils accompagnateurs, qui s'avèrent être des solistes accomplis, à l'image des envolées du balafon de Fassery Diabaté et du chant de Mama Draba.

Ballaké Sissoko est le fils de Djelimady Sissoko, grand maître de la kora mandingue, cette harpe à vingt et une cordes dont le son cristallin a conquis le public international. Ballaké est un des meilleurs joueurs de kora de la nouvelle génération.

Il a commencé à apprendre cet instrument dès son plus jeune âge à l'école de son père. Après avoir fait partie du prestigieux Ensemble Instrumental du Mali et accompagné de nombreuses chanteuses maliennes, il s'est fait connaître en se produisant en solo, en duo avec Toumani Diabaté, avec Taj Mahal et de nombreux musiciens.

Ouvert à toutes les aventures et rencontres, c'est un instrumentiste surdoué qui, s'inspirant de la tradition, a su se forger un style personnel.
Improvisateur inspiré, fin mélodiste, c'est un merveilleux accompagnateur et un excellent compositeur. Son groupe Mandé Tabolo, composé de Mama Draba (chant), Fassery Diabaté (balafon), Adama Tounkara (n'goni), Aboubacar Dembelé (bolon), a été créé à l'occasion du Spécial Mali, organisé par la Comédie de Valence en janvier 2000.
II s'est produit ensuite au Mali puis au Festival Musiques Métisses à Angoulême.

II a réalisé cet album au studio Gil Evans d'Amiens, en juin 2000. Cette production s'est déroulée dans un climat détendu, un peu comme une jam-session ou une descarga cubaine. Ce disque en est le reflet. Emotion, élégance, fraîcheur et invention sont au service d'une des plus belles musiques du monde.

"Sur le tapis rythmique tissé par la kora et le balafon se pose une sublime voix griotte. Mélancolique et vindicative, elle conte les hauts faits des empereurs mandingues, rend hommage à un guerrier ou à un musicien, invite les parents à la tendresse...".
Télérama, 22 novembre 2000.

"On passe d'une peinture à la Seurat à des tableaux de Monet, d'une métaphore de luthéranisme (analyse, liberté, rigueur, primat de la grâce) à une sorte de pratique baptiste (éruption, fixité de la forme, geste plus hâtif et plus sensuel, primat de l'échange et de la relation)".
Le Monde de la Musique, novembre 2000.

"Ballaké Sissoko donne ici à ses musiciens la possibilité d'un constant et fascinant dialogue polychrone, où rythmes et tonalités semblent démêler leurs fils pour mieux pouvoir s'enchevêtrer à nouveau. (...) Ballaké rénove ainsi trois siècles de musique mandingue".
Les Inrockuptibles, 9 janvier 2001.

15/01/2004